Et au milieu coule le Mékong (BM)

Des eaux kakies, tantôt lisses, comme figées, tantôt brassées, tourbillonnantes… On devine qu’elles caressent le sommet de tertres naturels de pierres immergées, les mêmes qui forment ca et là des récifs que le pilote s’attache à contourner.

Le niveau du fleuve est bas en cette fin octobre, les acotes en sont les révélateurs : absence de denses végétations sur trois mètres de hauteur, lignes en surimpression sur les rochers formées par les différences de teintes, petits résidus plastiques pendus à quelques hautes herbes sèches, et monticules de sable blanc, matière charriée par le fleuve lorsqu’il rugit à la saison des pluies…

Des vaches (ou des buffles ?) s’immergent pour faire la sieste dans la fraîcheur.
Des filets sont tendus aux entrées de petites criques que forme le fleuve, des cannes à pêche sont plantées dans des rochers qui le surplombent : ils témoignent de la présence de villages que l’on ne parvient que rarement à distinguer dans la dense végétation des collines au milieu desquelles coule le Mékong que nous descendons depuis une dizaine d’heures…
De temps à autre, le moteur se calme et une manœuvre de retournement habilement exécutée amène l’avant du bateau en appui contre une lande de sable ou un ponton en bois : quelques personnes, des jeunes comme des anciens, sortis comme par magie de la jungle qui s’étend partout dès le bord du rivage, montent ou descendent de l’embarcation, omnibus de ce nord-laos. Certains emmènent avec eux poulets, poissons fraîchement peches, casserole chaude de riz, et un sourire au coin des yeux…
On aperçoit parfois l’onde de frêles rivières se jeter dans le fleuve, s’extrayant comme avec peine du tressage serré des herbes, arbustes, lianes et arbres qui habillent les parois de la vallée que nous traversons, confortablement installés dans des banquettes de voiture ou des sièges en bois, selon le hasard du placement…
Quelques autres embarcations partagent avec nous les flots : nous sommes parfois doublés bruyamment par des « speed boats », petits bateaux efilés mus par de puissants moteurs dont les occupants ont ceci de particulier qu’il portent des casques de moto… Le danger doit être grand, meme en scooter sur la route, a 3 voire à 5, ils n’en portent pas…
Nous croisons également des péniches, semblables à la notre, qui effectuent le trajet de retour. L’arrière de leur longue coque en métal couleur rouille, en forme de sourire, porte comme l’escargot sa carapace de petites maisons en bois, peintes en couleur vive, à l’arrière desquelles sont suspendus des vêtements à sécher…
(Après deux jours et environ 300 km de navigation fluviale, une nuit d’escale dans un petit village de la jungle, nous rejoinmes Luang Prabang au Laos à partir de Chiang Khong, à la frontière Nord entre Thaïlande et Laos, du côté Thaïlande)

 

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5 réflexions sur “Et au milieu coule le Mékong (BM)

  1. Merci BM pour ces impressions de voyage. Vous nous faites rêver, mais il faut avoir la fougue et l’insouciance de la jeunesse. Bravo! Vous êtes beaux les enfants, même en NB. A quand les même photos des parents?
    On a toujours plaisir à lire les récits, et visionner les photos.
    Un tout grand bisou, comme je vous aime. Papa

  2. Et oui j’oubliais!!! MERCI pour la jolie carte. et merci pour celle que vous avez envoyée à mémé Marie-Thérèse, Déjà 2 personnes lui ont lu. Et moi aussi, et en plus, j’ai dû lui expliquer la signature, elle ne comprenait pas le 07 !!!
    Merci et bisouXL

  3. Description magique, envoûtante, qui fait frissonner dans le dos comme une chaleur humide de la jungle. Parfait pour donner envie. Regarder un instant cet enfant qui se baigne et ne plus jamais le revoir. Sûr que la descente du Mékong restera un tableau inoubliable dans vos cœurs. Le profil « scrutateur » de LL me remplit de joie. Bon vent les 507 !!

  4. Une belle expérience que nous faites partager, l’écriture est belle, les photos magnifiques, on s’y croirait…
    Bisous à tous les cinq!

  5. Nous vous remercions pour votre carte postale qui trône sur le bar !! pour que vous soyez un peu avec nous quand on boit un coup !! tout simplement fabuleux votre « documentaire » en temps réel ! J’aurai plus de temps à partir de la semaine prochaine pour vous suivre car l’opération se profile à l’horizon !! Bisous

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