Ce matin, après s’être levés très tôt, nous sommes sortis de notre hôtel pour regarder discrètement les bikkhus passer. D’abord un, puis deux, puis trois, puis une bonne vingtaine de jeunes moines – je dirais entre 10 et 20 ans – sortants dans la rue pour récolter leur repas. Devant leur maison, assis sur une paillasse, quelques locaux offraient de la nourriture pour recevoir parfois, une prière à l’unisson des jeunes pratiquants. Cette scène fut très courte mais très jolie, tout ça dans le plus grand des silences. Malgré une population matinale, à six heures du matin le calme règne. Et ce n’est sûrement pas les bikkhus qui feront du bruit! Ils sont silencieux et marchent à pieds nus. Dans leur religion, le bouddhisme, ils n’ont le droit de posséder que leurs habits, un rasoir, une aiguille et un bol pour recevoir les dons.

Lors de ces processions, des paniers sont installés à intervalles réguliers entre les fidèles pour permettre aux moines de donner à leur tour une part de leur bol pour les gens nécessiteux. Il arrive aussi que les personnes dans le besoin s’installent à côté des fidèles pour recevoir de quoi manger.

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Dans cette religion, on peut s’engager et devenir bikkhu, que l’on soit jeune, plus âgé, pauvre riche; et pour le temps que l’on désire. Contrairement à d’autres religions, celle-ci à un principe de base : « n’est moine que celui qui le souhaite ». Le terme « bikkhu » désigne un pratiquant engagé, comme ceux que j’ai décrits plus haut, mais le terme ‘moine’ ou ‘bonze’ est plutôt utilisé pour les pratiquants plus expérimentés, à plus long terme. D’autre part, les femmes ne peuvent pas être moine.

Il arrive souvent que des hommes aient été moine une partie de leur vie, et que par la suite ils continuent leur vie. Souvent il en reste des traces : ils ont reçu une éducation, et dans leur nom il reste une particule qui indique ce passage dans sa vie … D’ailleurs dans le bouddhisme, d’après ce que nous avons compris, le Bouddah est une personne dont on veut suivre l’exemple ( en gros ).

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Il nous est fréquemment arrivé de voir des très jeunes bikkhus, ce pourquoi, nous nous sommes renseignés. En fait, il s’agit souvent de jeunes garçons qui ne peuvent pas aller à l’école. C’est une façon de garantir leur éducation car pendant leur période de bikkhu, il reçoive une éducation. Cela n’empêche pas leur foi. De plus, il est très bien vu d’avoir dans sa famille un jeune moine. Mais leur « conversion » n’apporte pas que des avantages : ces enfants ne peuvent quasiment plus voir leur famille et, ils ne sont plus considérés comme la personne qu’il était mais comme un transmetteur du savoir du Bouddah. Donc, lorsqu’il retourne voir sa famille, ses parents ne l’embrassent pas, ne s’assoient au même niveau que lui, sa maman ne doit pas le regarder dans les yeux et encore moins le toucher… Bref le comportement à adopter devant un moine.

Impressionnant non ? Ou plutôt logique dans cette religion … 🙂

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Luang Prabang est réputé pour ses temples et ses processions matinales. De ce fait beaucoup de touristes, comme nous, y viennent pour vivre cette expérience assez inoubliable. Malheureusement chacun voudrait rapporter la plus belle photo, et beaucoup oublie de respecter ce qui est à l’origine un acte religieux. Un minimum de pudeur est souhaitable. Et nous avons été effarés de voir des touristes sortir des zooms « d’artillerie lourde » à moins d’un mètre de leur « mannequin ». Le comble revenant à cette touriste asiatique sur-équipée de matériel photo de dernier cri (on imagine le prix de ces engins) photographier une petite fille qui demandait l’aumône, son zoom de 45cm à moins d’un mètre de la petite aux pieds nus…